Ligne Europe - Afrique de Sabena: l'axe Bruxelles -Elisabethville par l'Egypte

Ligne Bruxelles - Elisabethville

 

Bruxelles-Athènes

« 2.506 kilomètres. Parce que sa cabine n’est pas pressurisée, le DC-4 évite, par souci de votre confort, les hautes altitudes. Il contourne les massifs de montagne, et son itinéraire est un chemin d’écolier. Mais c’est une marche émouvante sur les pas de l’histoire. C’est un pèlerinage jusqu’aux sources de notre civilisation. La route suivie est celle d’où nous vint, par étapes, cet hellénisme qui marque si heureusement notre pensée. C’est la France et la vallée du Rhône par où monta, après avoir été forgé au creuset grec, le génie de Rome. C’est l’Italie où celui-ci s’épanouit. Et c’est la ‘Mare Nostrum’ des Anciens, jusqu’à cette Athènes où a jailli, si pure, l’étincelle de l’esprit. En survolant la cité d’aujourd’hui, emplissez avec émotion votre regard de l’Acropole, la colline sacrée, que couronne l’antique Parthénon.

 

Athènes-Le Caire-Aba / Juba-Stanleyville

4.787 kilomètres en trois étapes. C’est quitter le siècle de Périclès et de Phidias pour remonter plus loin encore dans les prestiges du passé. C’est découvrir, ombrant les minarets du Caire, ces massives pyramides défiant les millénaires, apparemment immuables, en symbole de sereine éternité. Puis c’est le Nil sublimement bordé de temples et de tombeaux, ce grand fleuve qu’ont aimé tant de pharaons et qui, en s’amenuisant, se dérobe à la rigide trajectoire de l’avion. Quand auront cessé ses furtives apparitions, vous aurez perdu le fil de vos réminiscences. Il ne vous restera plus, jusqu’à l’arrivée, que la vision d’une nature grandiosement sauvage, dont l’âge remonte à la sortie du chaos universel.

 

Stanleyville-Elisabethville

1.373 kilomètres. Une fois encore, c’est la remontée d’un grand fleuve. Il s’agit du Congo affublé de son nom d’adolescent : Lualaba. Pourtant, sa vigueur est si grande qu’il parait le seul vainqueur d’une nature forestière dont la démesure décourage. Aussi, l’œuvre de l’homme y semble-t-elle lilliputienne. Cases ou factoreries marquent les petits succès d’une lutte trop inégale. Et lorsque la forêt devient une savane largement pénétrable, le sol katangais se bossue en chaînes de monts. Sans doute pour mieux défendre son étain et son cuivre. Mais au terme de l’étape aérienne apparaît la victoire des mains au service des cerveaux. Orgueilleusement, la cheminée d’usine de l’Union Minière domine le paysage. Elisabethville, toute proche, atteste, par sa réussite, la récompense de l’effort humain. »

Sabena Air Routes, 1950's