« La Rochelle, la vieille place forte Calviniste qui brava audacieusement la royauté et que Richelieu, en personne, ne parvint à réduire qu’après huit mois d’une héroïque résistance, La Rochelle n’évoque pas seulement de grands souvenirs historiques, elle est encore, actuellement, la ville la plus pittoresque du littoral de l’Océan, la plus intéressante pour les artistes et les simples touristes.
Son port est le seul, en France, qui ait gardé ses vieux ouvrages de défense du XVIe siècle ; les navires y entrent encore par un chenal d’un saisissant aspect moyenâgeux, entre ses deux grosses tours de la Chaîne et Saint-Nicolas et le front des remparts dominé par la fameuse tour de la Lanterne.
Ce vieux port a d’ailleurs le rare privilège de n’être pas gâté par le mouvement commercial et industriel moderne qui se concentre dans les vastes bassins du nouveau port de La Pallice, à 5 kilomètres de La Rochelle : on ne voit ici que la pittoresque animation des bateaux de pêche, des petits voiliers et des élégants vapeurs des Iles.
Le port lui-même communique par la vieille porte de la Grosse-Horloge avec l’intérieur de la ville, d’un charmant caractère archaïque avec ses rues bordées de ‘porches’ à arcades. On y admire surtout l’Hôtel de Ville, une des plus belles constructions de la Renaissance, renfermant encore la table où le maire Guiton enfonça, dit-on, son poignard devant les échevins assemblés en refusant de capituler devant Richelieu. On visite, en outre, avec intérêt, la Cathédrale du XVIIIe siècle, la maison d’Henri II, rue des Augustins, les musées, le jardin des Plantes avec son riche muséum, le musée D’Orbigny-Bernon, rue Saint-Côme, le beau parc Charruyer et la magnifique promenade du Mail déroulant ses pelouses et ses allées d’ormes séculaires au bord même de la mer.
Enfin La Rochelle est devenue, depuis quelques années, une station balnéaire fort bien organisée et c’est, de plus, un excellent centre d’excursions pour rayonner sur tout le littoral de la Saintonge et surtout dans les îles de Ré et d’Oléron, desservies par de très bons services de bateaux à vapeur. »
Brochure Chemins de fer de l'Etat de 1933
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« De la gare située au sud et en dehors de la ville, on arrive, par la Porte de la Gare, sur le quai Valin longeant le bassin à flot ; à droite, dans la rue Saint-Nicolas, l’entrepôt des douanes occupe l’ancienne église de ce nom. A la suite, on trouve le quai Duperré (statue de l’Amiral Duperré) formant le fond du vieux port dont on fera le tour, très pittoresque ; marché aux poissons, très intéressant au moment des criées ; Tour Saint-Nicolas (1384) et Tour de la Chaîne, encadrant l’entrée du bassin ; en tournant à droite devant la Tour de la Chaîne, on va voir la Tour de la Lanterne, donjon cylindrique du XVe siècle surmontée d’une belle flèche dentelée, et ses cachots (1822).
Revenant au fond du port, on pénètre dans la ville proprement dite par la Porte de la Grosse-Horloge (XIVe et XVIIIe siècles) et l’on suit la rue du Palais, bordée d’anciens porches, ainsi que plusieurs autres rues ; à droite, la rue Dupaty conduit à l’Hôtel de Ville, le plus beau monument de La Rochelle. Derrière l’Hôtel de Ville, pittoresque rue des Merciers, avec de nombreuses maisons anciennes. La rue du Palais se prolonge par la rue Chaudrier jusqu’à la place de Verdun où donne la Cathédrale (XVIIIe siècle, peintures intéressantes) et où s’ouvrent la rue Gargoulleau avec les Musées, et la rue Dauphine avec le Jardin des Plantes (Muséum).
De la place de Verdun, une porte ouverte dans l’enceinte fortifiée accède au parc Charruyer, dont les allées conduisent au sud à la promenade du Mail qui longe la plage (établissements de bain de mer ; beau casino).
On complètera la visite de la ville en prenant le tramway place de Verdun pour aller voir le nouveau port moderne de La Pallice. »
Brochure Chemins de fer de l'Etat de 1933